Les manuscrits indiens : pas « juste pour lire »

Horaires : 18h-19h30

Lieu : Salle de lecture des manuscrits, Bnf, site Richelieu, 58 rue de Richelieu, 75002, Paris.

Institutions organisatrices : BnF, ANR TST (Texts Surrounding Texts), CEIAS (Centre d’Études de l’Inde et de l’Asie du Sud).

Intervenants : Jean-Luc Chevillard (HTL) Emmanuel Francis (CEIAS) Charles Li (CEIAS) Margherita Trento (CEIAS)

Public : Grand public, public averti, communauté tamoule de Paris (en particulier étudiants de la 2e ou 3e génération intéressés par leur héritage culturel, afin de leur montrer les richesses de la BnF et susciter éventuellement des vocations).

Préinscription sur https://framaforms.org/les-manuscrits-indiens-pas-juste-pour-lire-1642420532.

Billet de blog : https://tst.hypotheses.org/2750.

Flyer_Manuscrits_Indiens

La BnF et TST (CEIAS) proposent une soirée de découverte des manuscrits indiens de la BnF, au-delà du texte qu’ils contiennent. Comment leurs illustrations ont-elles façonné l’idée de l’Inde dans l’esprit européen ? Comment un brahmane, condamné à la prison, fut-il chargé de produire une collection unique de manuscrits tamouls pour la France ? Cette soirée jettera un regard privilégié sur la remarquable collection de la BnF et son histoire insolite.

L’histoire s’écrit à partir de sources, qui sont souvent des textes conservés sous forme de manuscrits. En général, les historiens se concentrent sur les textes contenus dans ces manuscrits. Mais qu’apprenons-nous si nous changeons d’approche et examinons ces manuscrits comme des objets qui circulaient, qu’il fallait trouver, collecter, archiver et qui avaient une vie propre, dans les mains de leurs utilisateurs ? Si nous examinons le matériau dont ces manuscrits sont composés – le bois, la feuille de palmier, le métal ? Si nous réalisons qu’autour et au-delà des textes, il y a des annotations, des images, des illustrations ? Nous emmènerons le public à la découverte de l’insolite des manuscrits indiens de la BnF. Les protagonistes de cette histoire seront les manuscrits indiens, insolites en eux-mêmes pour un public non indien. Nous présenterons d’abord le livre indien, partant de la définition du manuscrit et de sa déclinaison dans le contexte indien. Nous évoquerons le support traditionnel du manuscrit indien – la feuille de palme, dont la fragilité implique que les manuscrits étaient régulièrement recopiés –, son format, sa mise en page. Nous montrerons les méthodes et les spécificités de l’écriture, avant de partager des réflexions sur la culture des manuscrits. Par qui étaient-ils produits ? À la demande de qui ? Pourquoi ? Nous évoquerons le mérite du commanditaire et du copiste ou encore la puissance pragmatique des textes, parfois non destinés à être lus. Nous aborderons la question des paratextes, tels les colophons, qui encadrent le texte, et révèlent le contexte de production et de réception des manuscrits, leurs usages. En bref, nous aborderons le manuscrit en tant qu’objet qui permet d’écrire l’histoire sociale et culturelle de la société qui les produit. Au cours de cette soirée, nous explorerons aussi l’histoire de la collection. Pourquoi y a-t-il tant de manuscrits indiens à Paris ? Qui les a apportés ici, comment et pourquoi ? Nous rencontrerons des savants indiens, des administrateurs coloniaux, des missionnaires, qui ont produit, acheté, ou collecté ces manuscrits. Nous présenterons des figures importantes, tels Édouard Ariel, à qui la BnF doit de posséder des manuscrits très anciens et une collection de choix des grands texte de la littérature tamoule ou encore Philippe Etienne Ducler, qui engagea comme copiste un savant emprisonné. Nous montrerons que la longue histoire des collections de la BnF, héritière de la Bibliothèque Royale, nous conduit jusqu’au présent, dans la salle de lecture des manuscrits de la BnF. Les chercheurs y écrivent aujourd’hui une autre histoire, en étudiant cette collection unique au monde – par l’ancienneté et la diversité des manuscrits qu’elle préserve, par les traces qu’elle contient des interactions entre l’Europe et l’Inde. Nous donnerons au grand public l’opportunité de comprendre la démarche de ces historiens et de voir les objets qu’ils étudient.

Année, lieux et types de manifestation