Agriculture et approvisionnement des populations dans l’histoire

La séance aura lieu en visio-conférence sur le site de l’EHESS

https://webconference.ehess.fr/b/bea-msm-0rv

Horaires : 20h-22h

Lieu : Amphithéâtre François Furet, 105 Boulevard Raspail, 75006 Paris

Institutions organisatrices: École des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS), Centre de recherches historiques (CRH)

Intervenants : Christophe Bonneuil (CNRS, CRH), Antoni Furio (Université de Valence, Espagne), Alessandro Stanziani (CNRS & EHESS, CRH), Nadine Vivier (Université du Mans, Académie d’Agriculture)

Public : intéressé par l’histoire de l’agriculture, averti ou non

L’approvisionnement des populations en denrées alimentaires a obligé et oblige encore l’agriculture, année après année, à relever un défi qui va croissant. Non seulement la production agricole est par nature soumise dans le court terme aux caprices des aléas météorologiques, mais son volume a dû s’accroître dans le long terme pour nourrir un nombre de consommateurs de plus en plus nombreux dont une part croissante ne produit plus ce qu’elle mange. De cette contrainte est née la recherche de ressources extérieures par l’appel aux marchés (ou la pression colonialiste) d’une part et la course au productivisme, d’autre part. Cette double pression subie par les producteurs a eu à son tour des effets pervers bien connus : une dépendance des paysans pauvres à l’égard des puissances coloniales, puis des pays engagés dans le land grabbing et la mainmise sur les produits et la main d’œuvre locales, une non moins grande dépendance des agriculteurs des pays riches à l’égard des réseaux de distribution, mais aussi des dégâts environnementaux à travers la pollution des sols et des eaux et à travers des fléaux sanitaires par l’usage intensif des pesticides, des engrais, des fongicides.

Cette table ronde a pour objet de reconstituer les imbrications de ces phénomènes et de répondre à des questions clés. Dans quelle mesure l’agriculture a-t-elle réussi ou non, dans le long terme, à subvenir aux besoins alimentaires des populations rurales et urbaines. De quelle manière a-t-elle assuré cet approvisionnement, qu’est-ce qui a changé et qu’est-ce qui a subsisté ? Dans quelle mesure les incertitudes qui planent sur le devenir de l’alimentation humaine est-elle un produit de l’histoire, c’est-à-dire se trouvaient-elles en germe dans les politiques et les pratiques (celles des producteurs, des consommateurs et des circuits marchands) qui ont été développées au fil des siècles ? Dans quelle mesure se trouve-t-elle dans une impasse à partir du moment où elle doit à la fois faire face à une croissance de la population mondiale dont une partie importante est déjà insuffisamment ou mal nourrie et assurer un développement agricole soutenable qui garantisse la préservation des sols et l’approvisionnement en eau ? Enfin dans quelle mesure peut-on à la fois tourner le dos au productivisme dans un contexte de pression démographique accrue et de colonisation des terres cultivables par d’autres usages, et promouvoir un développement soutenable de l’agriculture ?

Année, lieux et types de manifestation