Cultures politiques en Révolution

L’objectif de cette conférence est de diffuser auprès d’un public hétéroclite les apports récents de l’histoire politique et de l’histoire sociale du politique à l’aune de la décennie révolutionnaire. La communication que nous nous proposons d’effectuer au théâtre municipal d’Orange valorisera en partie les travaux conduits au cours de notre thèse de doctorat (soutenue le 11 octobre 2017 à l’Université d’Avignon et des pays de Vaucluse) dirigée par Stéphane Durand, intitulée « Pouvoir(s), conflits et recompositions sociopolitiques. L’exemple du couloir rhodanien ». Cette enquête est en cours de publication aux Éditions universitaires avignonnaises. La conférence, intitulée Cultures politiques en Révolution, vise à présenter au grand public le moment décisif représenté par la Révolution française dans la constitution d’une nouvelle culture politique et dans la refonte des pouvoirs locaux. Pour ce faire, nous nous proposons de présenter dans les grandes lignes les pratiques politiques des Français d’Ancien Régime (au niveau local) et les acteurs de la vie politique locale, qu’ils soient insérés (édiles) ou qu’ils parviennent à s’exprimer par des moyens détournés (criminalité rurale, actions antiseigneuriales, libelles, etc). Á la lumière de ce premier tableau, centré sur le couloir rhodanien (six départements du Rhône aux Bouches-du-Rhône) il est plus facile de comprendre comment la Révolution élargit la sphère politique en intégrant un plus grand nombre d’individus, comment elle modifie les pratiques politiques et pose les jalons d’une nouvelle culture politique démocratique. Afin de s’adapter au public ciblé, de nombreux exemples locaux seront valorisés, plus particulièrement le cas orangeois, particulièrement atypique. C’est d’ailleurs tout l’intérêt d’organiser cet événement à Orange, et spécialement à la chapelle Saint-Louis, lieu emblématique de la « Terreur », ayant accueilli la Commission populaire d’Orange entre fin mai et août 1794. Á ce titre, cette communication scientifique permettrait de mieux faire connaître aux Vauclusiens leur propre histoire et de nuancer la légende noire construite par les hagiographes des victimes de la « Terreur », encore véhiculée aujourd’hui par toute une frange de la population, et notamment par certains pouvoirs locaux.