L’extrême droite : un défi démocratique
Horaires : 20h-21h
Lieu : Librairie Équipages – 61, rue de Bagnolet, 75020 Paris
Institutions organisatrices : Librairie Équipages, Cahiers d’histoire. Revue d’histoire critique.
Intervenants : Ludivine Bantigny, GRHis (Université de Rouen-Normand), Alexandre Dupont, ARCHE (Université de Strasbourg), Valérie Dubslaff, ERIMIT (Université Rennes 2), Grégoire Le Quang, ICP, IHTP (Paris 8 – CNRS), Baptiste Roger-Lacan, Centre N. Elias (Avignon Université), Richard Vassakos, CRISES (Université Paul-Valéry-Montpellier 3).
Public : Étudiant.es, public des curieux d’histoire, militant.e.s associatif.ves dans le domaine des droits de l’homme, de l’antiracisme.
La référence à l’extrême droite est d’un usage très courant dans le débat public contemporain. Elle est mentionnée comme une catégorie politique à part entière, jusque dans les étiquettes attribuées aux partis politiques par le ministère de l’Intérieur avant les élections, mais le sens et les contours de cette expression restent flous.
La pertinence de la notion est même réfutée, par les premiers intéressés, qui préfèrent parler de droite « nationaliste », « patriote » ou « décomplexée », au risque de l’euphémisme – mais également par certains politistes.
Nous proposons un regard d’historiennes et d’historiens sur l’extrême droite, catégorie utile pour comprendre une famille politique certes hétérogène et caractérisée par une diversité idéologique mais aussi stratégique. Il apparaît ainsi que l’extrême droite n’est pas neuve : elle recycle des thématiques (culte de la tradition, haine de l’étranger, insistance sur l’insécurité, idéalisation du passé, conception ethniciste de la nation…), se victimise pour mieux se présenter en rempart, et, au fond, n’accepte pas de se situer au sein d’un jeu démocratique apaisé.
En outre, la porosité entre une extrême droite qui se prétend main stream et participe à la conquête du pouvoir par les urnes, et des milieux radicaux défendant l’usage de la violence à des fins politiques, est une réalité historiquement documentée, que nous aborderons pour plusieurs espaces (Italie, Allemagne, États-Unis, France, Espagne). Par ailleurs, la droite dite « radicale » et l’ultradroite violente partagent un socle commun et des références à un passé que nous proposons d’éclairer.
Enfin, l’enjeu est aussi d’analyser les moments historiques qui voient l’extrême droite sortir de la marginalité : il s’agit de situations de crise socio-économiques, certes, mais également de périodes de crises politiques durant lesquels des pouvoirs démocratiques sont jugé incapable d’y répondre, mais qui parfois contribuent en retour à banaliser les rhétoriques de l’extrême droite. La menace que fait courir l’extrême droite est double : au-delà de la perspective d’une conquête du pouvoir, elle contribue à accentuer une possible dérive autoritaire.
Nous partirons de la publication de Face à la menace fasciste, par Ludivine Bantigny et Ugo Palheta (septembre 2021, Textuel) et du numéro 152 des Cahiers d’histoire. Revue d’histoire critique, intitulé : « Extrême droite : de la marginalité au pouvoir ? », mais l’objectif de cette table-ronde est de favoriser le dialogue avec le public.