Les historiens face aux émotions
Horaires : 19h-21h
Lieu : Café «Le Tonneau de Diogène», 6 place Notre-Dame, 38000, Grenoble
Institutions organisatrices : LUHCIE (Laboratoire universitaire, Histoire, Italie, Europe) ; LARHRA – UMR 5190 ; UGA (université Grenoble-Alpes).
Intervenants : Anne Béroujon (Mcf histoire moderne UGA — LARHRA) ; Marie-Claire Ferriès (MCF histoire romaine, UGA — LUHCIE) ; Marianne Guérin (docteur en Histoire contemporaine, professeur en CPGE, Lycée Champollion) ; Philippe Tarel (docteur en histoire romaine, professeur en CPGE, Lycée Champollion).
Étudiants, lycéens, enseignants curieux.
À l’occasion des Nocturnes de l’Histoire, des historiennes et historiens grenoblois animeront une conférence à quatre voix sur le thème de l’historien face aux émotions. En traitant de ce thème, des mondes modernes à l’époque contemporaine, ils présenteront les documents sur lesquels ils travaillent, en croisant les regards, les approches et les périodes, puis livreront leurs méthodes, leurs analyses et leurs propres émotions qui font, du passé, l’histoire.
La participation aux Nocturnes de l’Histoire sera l’aboutissement d’un programme pluri-annuel « Émotion, émotions » qui s’est concrétisé à travers plusieurs rencontres entre historien(ne)s de l’UGA et des classes préparatoires du lycée Champollion de Grenoble. Chacune des rencontres qui se sont déroulées en 2019-20 a proposé un regard sur l’histoire des émotions à travers des conférences particulières toujours faites à plusieurs voix en tentant de croiser les périodes et les regards. Les Nocturnes viendraient clore ce cycle sur l’histoire des émotions, courant historiographique novateur qui ouvre de nouveaux champs disciplinaires, tout en lui donnant un écho, une dimension particulière par la volonté de s’insérer dans la cité et de donner à voir ce qu’est l’histoire en 2021-2022, à un moment où les émotions sont partout et tout le temps actives.
L’enjeu serait alors d’essayer de réfléchir à cette notion, d’en évoquer l’expression ou au contraire d’expliquer au nom de quoi la réprimer, de la rationaliser, de cartographier le sensible ou débusquer le sensible comme moteur des actions. L’émotion sera envisagée comme en premier lieu la réaction sensorielle à un événement, un espace ou une rencontre, sentiment intime donc, mais aussi son expression individuelle. L’émotion est également le moteur reconnu d’actions ou de réactions et la coexistence du pluriel placé dans le titre du programme permet d’ouvrir la question aux mouvements collectifs et aux émotions complexes, les deux pouvant être liés.
La rencontre du 30 mars 2022, intitulée « Les historiens face aux émotions », se déclinera en plusieurs interventions, orchestrées par l’historienne Marie-Claire Ferriès qui animera les débats suscités par chaque communication. A partir de la présentation de documents liés à la Première Guerre Mondiale, Philippe Tarel questionnera l’expression des sentiments liés à l’expérience directe de la guerre (« En proie à une poignante angoisse » : Émotions de guerre d’un musicien-brancardier, août-septembre 1914). Les émotions intimes seront également au cœur de la proposition de Marianne Guérin, qui s’attachera à restituer l’expérience indirecte de la Seconde Guerre Mondiale (« Je t’écris tous les jours » (Renée à Alphonse, 25 septembre 1939) : Ce que la guerre fait aux émotions, 1939-1945). La dernière intervention d’Anne Béroujon reliera les émotions collectives de l’époque moderne aux émotions ressenties par les historien.nes qui en ont traité (Emotion frumentaire/émotion de l’historien.ne).