Mondialisation(s) et histoire

Horaires : 18h-20h

Lieu : Théâtre de la Semeuse, 2 montée Auguste Kerl, Nice. Arrêt Tramway 1 Cathédrale – Vieille Ville

Institution organisatrice : Université Côte d’Azur, Centre de la Méditerranée Moderne et Contemporaine

Intervenants : Julien Contes, Université Côte d’Azur, doctorant, Simon Dolet, Université Côte d’Azur, doctorant, Pierre Niccolò Sofia, Université Côte d’Azur, docteur.

Public : Tout public. Gratuit dans la limite des places disponibles (100 places)

Nous sommes de jeunes chercheurs travaillant sur des thèmes et des circulations qui débordent des cadres étatiques et sont contenus dans une période d’un siècle (1750-1850). Ainsi, le concept de “mondialisation(s)” s’est imposé à nous pour organiser une réflexion collective que nous entendons partager avec des étudiant(e)s ainsi qu’un public plus large. La complémentarité de nos approches de l’histoire – économique, culturelle et sociale – explique le choix d’une manifestation discutant un tel concept dans son historicité et sa complexité. Nous souhaitions présenter une approche réflexive qui s’écarte d’un cours universitaire classique tout en se rattachant aux recherches historiques en cours. L’avènement de l’histoire connectée, de l’histoire transnationale, de l’histoire mondiale, de la microhistoire globale et le succès de L’histoire mondiale de la France ont démontré la curiosité du public pour une histoire qui décloisonne les frontières étatiques ou nationales. L’occasion est alors idéale pour interroger le concept de “mondialisation(s)” que les historiens se sont aussi appropriés. Nous comptons bien, dans une présentation en préambule des trois interventions, l’inscrire dans l’historiographie et démontrer sa pertinence pour notre manifestation, en l’envisageant au pluriel car chaque intervenant va questionner une certaine conception de la mondialisation. Les interventions traiteront les thèmes suivants :

1. Au cours de l’époque moderne, les Européens élargissent les horizons de leurs trafics commerciaux. Le XVIIIe siècle représente le sommet de ce phénomène : Afrique, Amériques et Asie sont désormais des destinations habituelles pour les navires marchands de nombreux pays européens. Les différentes régions européennes participent à ce mouvement de façon variée, mais nombre d’entre elles s’intègrent progressivement dans les circulations économiques mondiales. À l’aide de sources issues du négoce, de la navigation et du monde des corps de métier et des bases de données du programme ANR Portic, la première présentation se penchera sur les opportunités, les défis et les risques que l’élargissement des échanges commerciaux entraîne pour Venise et Marseille, deux grands ports méditerranéens du XVIIIe siècle.

2. Ensuite, au moins depuis le XVIe siècle, les perceptions des changements climatiques apparaissent grâce à des comparaisons entre les Amériques et l’Europe. Il faut néanmoins attendre le milieu du XVIIe siècle pour qu’une organisation des mesures météorologiques à l’échelle européenne soit effective. Les observations s’accélèrent ensuite à partir des années 1770 avec la formation du premier réseau scientifique international : le réseau météorologique de l’académie de Mannheim. Le fil conducteur de cette présentation est de suivre l’accélération de ces échanges scientifiques à l’échelle mondiale. Correspondance, documents maritimes, observations météorologiques, journaux et ouvrages permettent de faire une histoire culturelle de la mondialisation.

3. Enfin, l’étude du grand essor de la presse présentée en troisième et dernière intervention, entend analyser ce paradoxe qui émerge au cours de la première moitié du XIXe siècle qui fait que s’ils participent à la construction des États-nations et à la nationalisation des sociétés, les journaux tendent, dans le même temps, à se fondre dans une dynamique nouvelle de mondialisation de l’information (soutenue par des innovations techniques). Ils informent les citoyens sur les affaires lointaines tout en suscitant (ou renforçant) un sentiment d’appartenance nationale. L’objectif de la présentation est d’explorer ce paradoxe à travers des exemples de journaux qui se publient en France et en Italie dans les décennies 1830 et 1840, tout en introduisant une perspective comparatiste.

Année, lieux et types de manifestation