Quand les sources font écran

Horaires : 9h15-23h

Lieu : Université de Picardie Jules Verne, Pôle Citadelle, Amphi C005 (10 rue des Français Libres, 80000 Amiens) et Pôle Cathédrale, Amphi Condorcet (10 placette Lafleur, 80000 Amiens)

Institution organisatrice : Université de Picardie Jules Verne, UFR d’Histoire-Géographie

Intervenants : Voir ci-dessous.

Public : Étudiants (licence et master) en sciences humaines et sociales (histoire, sociologie, cinéma notamment). Enseignants du secondaire et lycéens. Professionnels du patrimoine (archivistes, bibliothécaires, médiateurs, etc.).

« Quand les sources font écran » se propose de mettre en valeur deux difficultés récurrentes mais a priori opposées de la pratique historienne : le manque et le trop-plein de sources. Aux lacunes (oralité, sources non conservées, destructions) fait face l’abondance de sources mais aussi de représentations qui orientent ou détournent le regard et peuvent freiner ou obstruer la compréhension des sociétés passées. Par là, il s’agira de réfléchir aux modalités de construction d’une analyse historique, initialement empêchée.

Le projet « Quand les sources font écran » se structure en trois parties afin de mettre en valeur l’ensemble des éléments pouvant venir s’interposer entre l’historien et sa recherche :

1. Une journée d’études « Pas d’archives, pas d’histoire ? L’historien face à l’absence de sources » (9h15-17h30), organisée par les étudiants de première année du Master Histoire, Civilisations et Patrimoine [coordination pédagogique et scientifique : Camille Desenclos]. Il s’agira d’inverser le regard sur le manque d’archives en réfléchissant certes aux stratégies pour le pallier mais aussi à l’interprétation des lacunes, aussi signifiantes que l’existence d’autres sources. Pour ce faire, seront invités à participer des historiens des quatre périodes historiques, les lacunes n’étant liées aux seules sociétés de l’oral et/ou à des défauts de conservation, mais aussi des archivistes afin d’appréhender les aspects tant matériels, politiques, sociaux que culturels du manque et/ou de la disparition d’archives.

Participants : Maria Pia Donato, Chargée de recherches IHMC; Sophie Coeuré, PR Histoire contemporaine, Université de Paris; Éric Roulet, PR Histoire moderne, Université Littoral Côte d’Opale; Emmanuelle Berthiaud, MCF Histoire moderne, Université de Picardie Jules Verne; Clément Sarrazanas, MCF Histoire et archéologie anciennes, Université de Picardie Jules Verne; Marie-Adelaïde Nielen, conservateur du patrimoine, Archives nationales.

2. Un débat ouvert « L’historien et ses sources : construire son corpus », mené par les étudiants de Master 2 Histoire, Civilisations et Patrimoine (18h-19h) à destination d’un public étudiant large (élèves de lycée et étudiants de premier cycle). Ce débat viendra prolonger la journée d’études et introduire l’excès inverse auquel les historiens, novices comme confirmés, sont confrontés : le trop-plein d’archives. Par l’exemple, les étudiants rendront visibles les enjeux de la constitution d’un corpus dans la situation soit du manque soit de l’excès.

Animation : Camille Desenclos, Marjolaine Boutet et Marie-Laurence Haack.

3. Une conférence-débat « Pouvoirs et séries » (19h30-23h) autour de plusieurs extraits de séries historiques représentant les quatre périodes [coordination pédagogique et scientifique : Marjolaine Boutet], et interrogeant le thème du pouvoir, de sa mise en scène et de ses représentations. Des extraits de séries télévisées seront projetés, analysés et confrontés avec l’état et la nature des sources par quatre enseignantes-chercheuses, spécialistes chacune d’une période historique et de ses représentations (Antiquité, Moyen Âge, temps modernes, époque contemporaine). Cela permettra de questionner la façon dont ces narrations audiovisuelles – parfois complexes – interrogent, mettent en évidence ou au contraire masquent les rapports parfois ambigus entre exercice du pouvoir et production d’archives, entre traces, mise en scène et représentation. Plus largement, il s’agira de voir comment la fiction peut constituer un obstacle supplémentaire ou à l’inverse un support tant à l’analyse qu’à la médiation historienne.

Participants : Marie-Laurence Haack (PR en histoire ancienne, Université de Picardie Jules Verne), Justine Breton (MCF en littérature française, Université de Reims-Champagne-Ardennes), Olivia Carpi (MCF en histoire moderne, Université de Picardie Jules Verne) et Marjolaine Boutet (MCF HDR en histoire contemporaine, Université de Picardie Jules Verne).

Année, lieux et types de manifestation